FRANCOIS DE MONTHEROT



Né à Lyon en 1781, il fut élevé en Suisse, où la famille avait émigré à la Révolution, délaissant les possessions à Bouligneux en Bresse, et une partie de la terre et Baronnie de Pérouges. François de Montherot achètera quant à lui une maison forte à Charnoz (en 1833).

Son éducation fut soignée, et il put ainsi mené une existence de gentilhomme cultivén raffiné : voyages, travaux littéraires, poésie, sana compter sa vie publique (il fut maire de Charnoz, et conseiller général des cantons de Chalamont et Meximieux). Beau-frère de Lamartine, dont il épousa la plus jeune sœur, il conserva avec le poète des liens étroits en échangeant une longue correspondance. Il mourut à Pérouges, en 1869.

- Mémoires poétiques (1833) : recueil de ses écrits, pièces en vers, souvent moqueuses, humoristiques, tirées de la vie courante, des faits remarqués par l'auteur.


O vous dont Lamartine a repoussé la loi,
Fantômes imposteurs, attaquez-vous à moi !
Vous n'avez pu l'atteindre en son essor sublime ;
Moi, pour qui l'art des vers n'est que l'art de la rime,

Sans peine à votre joug vous me ferez fléchir ;
De ce qu'il dédaigne je croirai m'enrichir !
Venez, quidant ma verve et dirigeant ma plume,
De poétiques riens préparer un volume.

Je terminais, hier, ma longue promenade ;
J'étais resté muet près des eaux, sous les bois ;
J'avais cherché des vers au bord de la cascade,
La cascade avait fui sans inspirer ma voix ;

La fontaine aux flots purs, de mousse tapissée,
Qui rappelle le nom du bon roi Stanislas
Ne réveillait en moi qu'une triste pensée :
Les bons rois, où sont-ils ? La France n'en voit pas !

(Plombières)




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