PHILIPPE OLIVIER



Né entre 1790 et 1800 dans une chaumière du Bas Dauphiné, il arrive à Belley à 5 ans, et fréquente l'école de Belley, puis étudie chez le curé de Contrevoz la grammaire et le chant. Il sera d'ailleurs durant trois ans l'instituteur du village, avant d'aller enseigner du côté de Saint-Etienne, avant de revenir à Bourg.
En 1844, il parcourt les lieux de son enfance, âgé, selon lui, de "cinq fois dix ans" !




Salut ! riant cours d'eau, Furand, douce rivière,
Ornement à la fois et trésor du pays,
Tu viens d'un trait de vie animer ces récits.
J'aime à te voir rouler ton onde intarissable
Tantôt sur la verdure et tantôt sur le sable,
Et parfois sur le roc précipiter fumeux
Et ta nappe bleuâtre et tes flots écumeux,
Puis fuir en serpentant à travers les prairies,
Ou charmer des bosquets les douces rêveries.

(Le Poème de Belley)



C'est près de ce portail, assis sur cette pierre,
Le dos contre le mur qui clôt le cimetière
Sous l'antique tilleul dont les vastes rameaux,
A défaut de cyprès ombragent les tombeaux,
Que le curé Peysson, d'honorable mémoire,
Après m'avoir charmé par d'heureux traits d'histoire,
Me donnait du plain-chant les pieuses leçons,
Et des psaumes latins me répétait les tons.



Ainsi quand du Bugiste on dit qu'il est sauvage,
Qu'il est dur, inhumain, on l'insulte, on l'outrage.
S'il a du montagnard la robuste vigueur,
De l'homme de la plaine il a la douce humeur.
Pourtant des éléments si la colère étrange
A ravagé ses blés et détruit sa vendange,
Gardez, en l'abordant, de lui faire souffrir
La cruelle douleur de ne vous rien offrir ;
Et si votre infortune est semblable à la sienne,
Attendez pour le voir que le bien lui revienne.




     Retour page ANTHOLOGIE