PIERRE-CASIMIR ORDINAIRE



Pierre-Casimir Ordinaire est né à Pont-de-Vaux en 1800.
Après des études de médecine, il exerça à Bourg en Bresse, puis à Macon. Il s'éteignit à Nantua, en 1872.
Il collabora à de nombreux journaux locaux : le Progrès de Saône et Loire, la Bien Public, Le Journal d'horticulture de Saône et Loire.

- Fables de l'horticulteur et autres fables (1864)
- Fables et Toasts (1865)


Un épisode de la Terreur Blanche

Carnot, ministre de l'intérieur pendant les Cent-Jours, l'ancien "organisateur de la victoire" ne pouvait échapper à la persécution. Un mandat d'arrêt fut lancé contre lui, et il fuyait en traversant les montagnes du Bugey.
Le Docteur Modas, de Nantua, revenant de visiter un malade dans la commune de Brénod, aperçut un individu cherchant à se dissimuler dans la forêt de Meyriat. Sachant qu'un grand nombre de proscrits et de condamnés contumax cherchaient à pénétrer en Suisse, le docteur s'approcha de l'étranger et lui dit :
"Soyez sans crainte, si vous avez à éviter une condamnation politique, vous pouvez vous fier à moi". Carnot, car c'était lui, déclina son nom et ses craintes. Le docteur lui tendit la main et l'assura de son dévouement.
"Venez chez moi, à Nantua, vous ne courrez aucun danger."
Il l'emmena chez lui, le présenta à sa famille qui l'accueillit avec empressement.

Le docteur Modas avait une fille à la veille de se marier avec un lieutenant de gendarmerie, à la résidence de Nantua.
Le lendemain, le ministre, poursuivi et condamné à mort, fut présenté au lieutenant comme un intime ami du docteur venu passer quelques jours à Nantua, avant d'exécuter un voyage en Suisse. Le même soir, après le dîner, une partie de whist s'établit et Carnot eut pour partenaire le lieutenant, qui avait sur lui l'ordre de l'arrêter.

Le docteur Modas dit à Carnot :
"Cher ami, vous vous proposez de visiter la Suisse, attendez quelques jours et je pourrais peut-être vus accompagner".
Le lieutenant répliqua :
"Je dois aller, après-demain, inspecter les brigades de gendarmerie de l'arrondissement de Gex, et je me propose de passer par Genève, si votre ami veut profiter de ma voiture, je le conduirais avec le plus grand plaisir."

C'est ce qui eut lieu. Carnot fut sauvé par cet officier ignorant l'importance de celui qu'il arrachait ainsi au dernier supplice.





Joubert A ce beau nom dont s'honore la France,
A ce nom glorieux cher à la liberté,
Que pourrais-je ajouter… Qu'à son adolescence
Ce brave s'inscrivit pour l'immortalité.
"Je jure, a dit Joubert, haine à la tyrannie !
Et pour la liberté je verserai mon sang !"
En combattant pour elle, il a perdu la vie,
Fidèle à son serment.
La gloire l'a suivi dans sa course rapide :
Rivoli, Loano rappellent sa valeur.
Doux après la victoire, au combat intrépide,
Dans les champs de Novi mourant pour sa patrie,
Frappé du plomb mortel qui doit finir ses jours
Il songe à la victoire, il succombe et s'écrie :
"Soldats, marchez toujours !"

(Stances lues au pied de la statue du général Joubert
le jour de son inauguration")





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