JACQUES OZANAM
1640 - 1717



Mathématicien français, né à Bouligneux en 1640; mort à Paris le 3 avril, 1717. Il est issu d'une famille riche qui avait renoncé à la religion juive pour le catholicisme. Bien qu'il ait commencé l'étude de la théologie sur le souhait de son père, il était plus fortement attiré par les mathématiques, qu'il a maîtrisées sans aide d'un professeur.
À l'âge de quinze il écrit un traité mathématique. A la mort de son père, il renoncé à la théologie après quatre ans d'études et donne des cours de mathématiques dans une institution privée. Il semble également que ses supérieurs du séminaire où il fut élève, lui enjoignirent de stopper ses recherches en math.

Exemple d'apostasie scientifique, Jacques Ozanam écrivit : "Il appartient aux Docteurs de la Sorbonne de disputer, au pape de prononcer et au mathématicien d'aller en Paradis en ligne perpendiculaire".
Dans toute son œuvre, à la rigueur de ses mathématiques, il ne manqua jamais d'ajouter une pointe d'anticléricalisme, parfois de bon aloi mais souvent virulent. A maintes reprises, il se moqua de l'Église.
A titre d'exemple, voici l'un de ces problèmes d'arithmétique : "Comment doivent s'y prendre 24 religieuses réparties en huit cellules de trois autour d'un carré pour recevoir la nuit 3 hommes sans que la supérieure, qui compte les présences par rangée, s'en aperçoive".

Malgré son anticléricalisme il fut admis à l'Académie, section mécanique, en 1707.

Plus tard, pendant que la propriété de famille passait entièrement à son frère plus âgé, il a été à contre-coeur conduit à accepter des honoraires pour ses leçons. En 1670, il édite les tables de logarithmes trigonométriques les plus précises de l'époque. Il va alors s'établir à Paris. Il se marie, a une famille nombreuse, et a un revenu suffisant, grâce à ses études de mathématiques et d'enseignement aux élèves privés, principalement étrangers. Ses publications mathématiques étaient nombreuses et bien reçues. Il est élu membre de l'Académie des Sciences en 1701. La mort de son épouse le plonge dans la douleur la plus profonde.





Cartes d'Ozanam.
Récréation proposée par Claude Gaspar Bachet en 1624
et reprise par le mathématicien français Ozanam :

Placez les quatre valets, les quatre dames, les quatre rois et les quatre as en un carré de telle manière que toute ligne, toute colonne et toute diagonale principale contiennent une carte de chaque couleur et de chaque valeur.

En fait, Ozanam demandait de construire un carré gréco-latin diagonal d'ordre 4. Il existe 144 solutions, sans compter celles obtenues par des rotations et des symétries. En voici deux :

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Le problème des cartes d'Ozanam appartient à la classe des récréations combinatoires



Dîners d'Ozanam.
Récréation proposée par Ozanam en 1692 :

Sept personnes devant dîner ensemble ne s'entendent pas sur les places à prendre. Ils conviennent toutefois de prendre une disposition et de dîner ensemble les jours suivants jusqu'à ce que l'on ait épuisé toutes les dispositions possibles. Combien de temps dureront les rencontres ?

Le nombre de permutations est de 5040 si on considère, comme Ozanam, que la disposition des convives est rectiligne. Cette disposition est considérée comme rectiligne.

Pour un dîner à chaque jour, les rencontres dureraient près de 14 ans. S'il y avait 13 convives à la table, il faudrait plus de 17 millions d'années.


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