Après-midi à Poncin au bord de l'Ain
Ce sont des flots d'argent dont le rythme sans fin,
Près des rives en fleurs, meurt avec des caresses,
Egrenant des baisers et dénouant des tresses,
Des baisers de corail et des tresses d'or fin!
Ce sont de vagues bruits, de célestes murmures,
Qui montent en fraîcheur sous le ciel enchanté
Et mêlent leurs soupirs aux parfums de l'été,
Aux frémissements doux que font les moissons mûres.
Pas un bruit ne descend des coteaux vaporeux !
Pas un souffle sur la nappe verte où les cieux
Le jour baignent leurs ors et la nuit leurs étoiles,
Et semblent dans la paix, rêveurs silencieux,
Attendre l'heure où la vierge viendra sans voiles
Mirer, dans le flot clair, son corps mystérieux.
(in "Au bord de l'Ain et du Suran", Bourg, J. Dubreuil, 1896)
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