Tant peu que vous sçaurez de si belle science
Donra merveilleux lustre à vostre heureuse essence,
D'autant que cela sert d'honorable plaisir,
Et d'occupation en paresseux loisir,
Qui eslève l'esprit à sçavoir la nature
De ces corps composez, desquels le ciel a cure :
Laissant l'opinion du Sybarite argueux
Qui ne veut que la femme ait l'oeil devers les cieux,
Luy defandant la lettre et la science honneste,
Afin que comme luy elle demeure beste,
Sans sçavoir a ny b, sinon pour menager,
Faire bouillir un pot, apprester a manger,
Faire pestrir la paste, et couler la lessive,
Sans etre plus avant qu'au menage entnetive :
Ce que j'approuve bien pour une de lieu bas,
Mais pour une grande'dame, on ne l'en prise pas ;
Il luy suffit assez de commander et dire
Sa sage volonté, puis ne laisser de lire,
Et de passer le temps avec l'honnesteté
Que je vous ay prescript, fuyant l'oisiveté.
Attiffet des Demoiselles leur enjoignant d'apprendre l'astronomie.
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