LA PRESSE DE JOHANN GUTENBERG



La Presse



Voici une presse du XVe siècle. C'est ainsi qu'on se représente l'appareil mis au point par Johann GUTENBERG, une machine la plus simple possible, qui aurait bientôt des améliorations.
Ses différentes parties évoluent, surtout à partir de la fin du XVIIIe siècle. Ces évolutions ne signifient pas une disparition : par exemple, certains modèles de presse à bras sont encore utilisés aujourd'hui.
Les montants : améliorée, l'armature en bois de la presse est, en 1795, construite en métal par Stanhope , ce qui donne plus de rigidité à l'ensemble.
Le barreau : un contrepoids est ajouté par le hollandais Blaeu vers 1620 afin de relever automatiquement la platine. Pierres (1786) met au point un système de levier qui permet de diminuer la force nécessaire.
La vis : le bois est rapidement remplacé par le métal (par Danner de Nuremberg, vers 1550) ; comme elle pousse la platine vers le marbre, elle disparaît avec l'utilisation du cylindre dans les machines de Koenig (1810).
La platine : c'est elle qui exerce la pression sur la feuille. Elle est agrandie par Didot et Anisson (1785), puis remplacée par un cylindre (Koenig, 1810).


Tympan et Frisquette



Tympan et frisquette : inventés vers 1570.
Le tympan est un châssis sur lequel est fixée la feuille de papier.
La frisquette est un chassis ajouré pour que la feuille puisse être imprimée et dont les autres parties la protègent de l'encre. Ils sont articulés par des charnières. Un dispositif d'entraînement à manivelle est introduit dès le XVIe siècle pour accélérer le glissement de l'ensemble sous la platine. Tous ces mouvements sont mécanisés par Koenig en 1810.
L'encrage : mécanisation par le cylindre d'encrage (Koenig, 1810).
La force : d'humaine, elle devient mécanique à partir de 1814 (moteur à vapeur, Koenig).
Les mouvements : Au mouvement vertical (de la platine vers la forme) et au mouvement horizontal (la forme glisse sous la platine) se substituent des mouvements circulaires.


Fonte des caractères

Les lettres d'imprimerie, sont en métal; on les fabrique en les coulant dans des moules. Le choix de la matière convenable pour fabriquer les lettres a été la plus grande difficulté de toute l'invention de l'imprimerie. Il fallait qu'on pût fabriquer ces lettres en les coulant, afin qu'avec un seul moule on pût faire un très grand nombre de lettres semblables : il en faut tant! Or aucun métal ne possède à la fois toutes les qualités convenables. Le fer est trop dur; le plomb est trop mou, l'étain aussi; le cuivre eût été bon, mais il se fond difficilement, et se coule mal dans les moules.
Que faire ? On a imaginé d'associer, de combiner, en les fondant ensemble, deux métaux différents, afin que l'un corrige les défauts de l'autre. Le plomb était trop mou; or il y a un autre métal, moins connu, que l'on nomme l'antimoine, métal gris, et qui, seul, n'est bon à rien, parce qu'il est à la fois dur et cassant. Gutenberg donc inventa de faire un alliage de plomb et d'antimoine. L'antimoine donne au plomb un peu de sa dureté; le plomb, mou et flexible, corrige la trop grande raideur et la fragilité de l'antimoine...
l'alliage obtenu a juste le degré de dureté nécessaire, et, de plus, il se moule admirablement bien. - Pour obtenir cet alliage, appelé métal à caractères, on fond ensemble une certaine quantité d'antimoine avec quatre fois autant de plomb; le mélange se fait facilement, est très liquide, et fond à une chaleur assez faible.




Matrices et Moules

Imaginons une petite rigole ou plutôt un petit canal creusé dans un morceau de cuivre, et ayant, en creux, la forme et la dimension du corps de la lettre : on ne peut mieux comparer ceci qu'au vide laissé entre deux règles d'égale épaisseur, posées sur la table l'une près de l'autre, sans se toucher pourtant, et qui serait recouvertes d'une autre règle plate ou d'un carton. Ce canal est ouvert aux deux bouts; mais il faut le boucher, à l'une de ses extrémités, par une petite plaque de cuivre dans laquelle est gravée, en creux, la forme que doit avoir, en relief, l'œil de la lettre. Cette petite pièce est appelée la matrice : comme qui dirait la mère aux lettres...
Nous venons de construire un moule : la matrice en est la pièce la plus importante. Supposons ce moule dressé; à l'aide d'une cuiller, versons dans l'extrémité ouverte qui se présente en haut, un peu de métal fondu - exactement comme on verse du plomb dans un moule à balles. Le métal va remplir le petit canal et pénétrer dans le creux de la matrice. En se refroidissant, il se solidifie, tout en gardant bien exactement la forme, l'empreinte du moule. Il ne s'agit plus que de retirer la lettre fabriquée. Cela pourrait être difficile si le moule était d'une seule pièce; c'est pourquoi le canal doit être formé de plusieurs pièces ajustées, qu'on sépare pour ouvrir largement le moule et extraire la lettre sans effort.
Dans un même moule, avec la même matrice, on peut fondre autant de lettres semblables que l'on veut. Bien entendu que pour fondre un assortiment de lettres il faut autant de matrices qu'il y a de formes différentes de lettres, ou, comme on dit, de types différents. Le difficile, c'est donc de graver la matrice, moule premier de chaque sorte de signe. Il serait surtout très incommode de la graver à la manière ordinaire, c'est-à-dire en creusant le métal avec un burin, un outil aigu. On s'y prend autrement, d'une manière détournée. Le graveur de caractères commence par fabriquer un poinçon. C'est une petite barre d'acier, à l'extrémité de laquelle il grave, ou plutôt il sculpte une lettre en relief, exactement semblable à celle qu'il s'agit d'obtenir par la fonte.
Mais la lettre à sculpter est très petite, sa forme doit être extrêmement déliée, la matière est dure : le travail est extrêmement long et délicat. Le graveur examine son travail avec une loupe, ou verre grossissant (verre bombé qui a la propriété de faire paraître plus gros les objets que l'on voit ait travers). Lorsqu'en s'aidant de burins très aigus, de limes, d'une foule de fins outils, il a modelé l'œil de sa lettre, l'ouvrier trempe son poinçon : il le fait chauffer au rouge, et le plonge rapidement dans l'eau froide. Cette opération, qui nécessite certaines précautions, donne à l'outil d'acier une dureté extrême.
Le poinçon fait et trempé, le graveur fabrique une matrice. Il prend un petit morceau de cuivre rouge, qui est un métal assez mou, il appuie sur la surface l'œil, la partie sculptée de son poinçon; puis, avec un marteau, il frappe ce poinçon sur la queue, comme on ferait pour enfoncer une pointe dans une planche. Le poinçon, très dur, s'enfonce en effet un peu dans le cuivre qui est plus mou; le relief sculpté de la lettre y marque son empreinte nette, vive, profonde. Ce creux dans le morceau de cuivre, c'est la matrice toute faite... Il ne s'agit plus que de l'ajuster à l'extrémité du petit canal du moule.
Avec le même poinçon on peut faire autant de matrices semblables que l'on veut; avec chaque matrice, des lettres, identiques à celle du poinçon, par milliers.
La forme d'une seule lettre, façonnée à la main, est multipliée ainsi presque indéfiniment.






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