CHANSONS EN PATOIS DU PAYS DE BRESSE
La Liaudainna

( La Claudine )








Cette gracieuse mélodie est,
pour ainsi dire,
le chant national de la Bresse.
Elle date, croit-on,
du milieu du 18eme siècle.
Philibert le Duc l'attribue
à un certain Piquet.
Nous conjecturons que ce Piquet
n'est autre que l'abbé François Piquet ( 1708-1781 ),
missionnaire du Roy au Canada.
Nous savons, de façon précise,
qu'il caressait agréablement
la muse patoise.





I

Quan z'èr amô de ma Liaudainna,
Ran ne manquôv'à meu dési ;
Se peinnè fosan bin ma peinna,
Seu plàysi èran meu plàysi.
Nou nouo desan dessou lou sauzou,
Que nou nou z'aimeran tourzou.
Voure, le me laiche pe n'autrou : (bis )
Ell'eublàye neutreus amou. ( bis ).

II

Dray lou matin, à la prailia
Nou menôvan neutreu mauton ;
Z'erà chelô pré de ma mia ;
Le queminchôve na çanson.
Pit aprè çantie nou danchôvan ;
An nou tenian le douve man ;
De playsi leu mauton chautôvan. ( bis )
Voure nou n'allè pô mè è çan. ( bis )

III

L'a leu pia menion, le man blance,
Lou pa tourzou bin trenatô ;
L'è drayta, prema su le zance,
E, ma fay, bravaman meudô.
L'a leu zu nay dray queman d'ancrou :
Le dan blance quem'on papi ;
Le rouzayè dray quem'on cambrou ; ( bis )
Mai per'n'autrou lè brav'azordi. ( bis )

IV

L'a mai d'espri que lou ray mémou ;
Per ma z'an si tout ébôbi.
Ell'vou parl'avoué tan d'aimou,
L'in fa veriè la tét'à tui.
Le révelia queman na ratta,
Le çante quem'on reussegneu ;
Mai le me méprije, la çatta ! ( bis )
De n'autrou le fa lou ben'eu. ( bis )

V

Tui leu sa, sou lou mémou sauzou,
U nous in tan dancha tui deu,
Te vindré soulè, peuvrou Liaudou,
Te vindré plourô ton maleu
Tou lou mondou sara ta peinna
Te çanteré tan que lou zou :
Pô mé ne m'ame ma Liaudainna ; ( bis )
Per ma, ze l'amere tourzou. ( bis )

Traduction

I

Quand j'étais aimé de ma Claudine,
Rien ne manquait à mes désirs ;
Ses peines faisaient ma peine,
Ses plaisirs étaient mes plaisirs.
Nous nous disions sous le saule
Que nous nous aimerions toujours.
A présent, elle me laisse pour un autre :
Elle oublie nos amours.

II

De bon matin, à la prairie,
Nous menions nos moutons ;
J'étais assis près de ma mie ;
Elle commençait une chanson,
Puis après ça nous dansions
En nous tenant les deux mains :
De plaisir, les moutons sautaient,
Maintenant Nous n'allons plus aux champs.

III

Elle a les pieds mignons, les mains blanches,
Les cheveux toujours bien tressés ;
Elle est droite, bien campée sur les hanches,
Et ma foi, joliment attifée.
Elle a les yeux aussi noirs que de l'encre,
Les dents blanches comme du papier ;
Elle est rouge comme une écrevisse,
Mais pour un autre elle est belle aujourd'hui.

IV

Elle a plus d'esprit que le roi même ;
Pour moi j'en suis tout ébaudi.
Elle vous parle avec tant d'esprit
Qu'elle fait tourner la tête à tous.
Elle est réveillée comme une souris,
Elle chante comme un rossignol.
Mais elle me méprise, la chatte !
D'un autre elle fait le bonheur.

V

Tous les soirs, sous le même saule,
Où nous avions tant dansé tous deux,
Tu viendras seulet, pauvre Claude,
Tu viendras pleurer ton malheur.
Tout le monde connaîtra ta peine,
Tu chanteras jusques au jour ;
Plus ne m'aime ma Claudine ;
Pour moi je l'aimerai toujours.



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