I
Loutein de Noyé venu
E fô que choquion s'appètè.
Le païjon leu monsu
A li fôre de grand fète
Pè dignement recheva
Che l'Efan lou Ra des ra
Que chôquion pece ti sa
Li prépare quôque seuja
Que chôquion pe ce ti sa
Li apeurta ne sa qua.
II
Leu Brachon l'appeurteront
Jo voulaille le ple grôche ;
Leu Cave du Revermont,
Leu melio vin de jo côve.
Cé de Bou li bailleron
On brovou pete lia blanc,
Leu Dombistrou on cautron
Rèbourô de boura d'euya,
Pi de tui cé qu'on d'arzan,
Vindront bin d'autrou présan.
III
On co choqion arrevô
Devant l'efan de l'etôbla,
Pi qu'on aura préparô
Son pete lia, pi sa trôbla,
Prosternin nous de tout cœur,
E piès de neutron Sauveur,
Esperant qu'i daignera
Nou baille pe recompencha,
De tui l'amô sans retour,
Lou vra beneu pe touzour.
|
Traduction
I
Le temps de Noël venu
Il faut que chacun s'apprête.
Les paysans, les messieurs
A lui faire de grandes fêtes,
pour dignement recevoir
Cet enfant le Roi des rois.
Que chacun pour ce soir-là
Lui prépare quelque chose.
Que chacun pour ce soir-là
Lui apporte je ne sais quoi.
II
Les Bressans lui apporteront
Leurs volailles les plus grasses ;
Les Cavets du Revermont
Les meilleurs vins de leurs caves.
Ceux de Bourg lui donneront
Un joli petit lit blanc ;
Les Dombistes un édredon
Rembouré de duvet d'oie,
Puis de tous ceux qui ont de l'argent,
Viendront bien d'autres présents.
III
Une fois chacun arrivé
Devant l'enfant de l'étable,
Puis qu'on aura préparé
Son petit lit, puis sa table,
Prosternons-nous de tout cœur,
Aux pieds de notre Sauveur,
Espérant qu'il daignera
Nous donner pour récompense,
De tous l'aimer sans retour,
Le vrai bonheur pour toujours.
|
---|